Pépin-Hugonnot - Etudes, recherche et expertises - bryologie - flore

Coscinodon horridus (J.Muñoz & H.Hespanhol) Hugonnot, R.D.Porley & Ignatov

14/09/2021

Grimmia horrida a été décrite récemment dans le Nord-Ouest de la péninsule Ibérique où elle colonise des affleurements schisteux (Muñoz et al., 2009). Cette espèce a été découverte dans le massif du Meygal, Haute-Loire, ce qui élargit considérablement son aire de répartition. En l’état actuel des connaissances, C. horridus possède donc une petite aire Ouest-Européenne discontinue.

Une analyse moléculaire phylogénétique combinée à l'observation de certains caractères morphologiques ont mis en évidence que Grimmia horrida devait en réalité être transférée dans le genre Coscinodon et de ce fait être appelé Coscinodon horridus :

Hugonnot horrida 2018.pdf

Les éboulis phonolithiques du Meygal sont des substrats rocheux pauvres en plantes vasculaires mais accueillant de nombreuses communautés cryptogamiques (bryophytes et lichens). Ces dernières ont été étudiées en détail au cours de l’année 2018. Les effectifs de l’espèce, la localisation de tous les individus ont également été précisés. Il ressort de ces travaux que l’espèce est cantonnée sur un seul suc du Meygal et que la presque totalité des touffes sont des femelles. L’espèce est en effet dioïque et les individus mâles semblent rarissimes. En conséquence, la production de sporophytes est presque impossible dans le Massif central. D’autre part, au plan écologique Coscinodon horridus présente une remarquable spécialisation : la majorité des touffes sont liées à des micro-habitats protégés, ombragés, sur le versant le plus chaud et le plus ensoleillé du suc volcanique en question.

Ces données démographiques, écologiques et biologiques sont absolument capitales dans le but de proposer une stratégie de conservation de l’espèce sur des bases scientifiques. Un article est en cours de rédaction.